jeudi 30 décembre 2010

une politique de l'oxymore

Une politique de l’oxymore.

Quoi « à mes souhaits » ?
Quoi, « qui est mort » ?
Lectrice, lecteur, encore peu accoutuméE à ma prose et ses errements poïétiques, voilà, maintenant tu es au courant :
- je fais plein de maniérismes en écrivant
- je commente mes rencontres culturelles et artistiques de toutes sortes
- je tords le cou aux règlements des académiciens et de tous ceux (principalement mâles) qui s’arrogent le droit de prescrire l’usage des mots.

Je me réfère ici au titre d’un livre paru récemment, la Politique de l’oxymore de Bernard Meheust, la Découverte, Paris, 2009 ; bouquin décevant, mais dont le titre est la meilleure partie, ce qui dispense de l'ouvrir, le lire, l'acheter, etc.

Un oxymore, nous apprend-on en linguistique (non, pas rhétorique, ça fait trop propagande ringarde), vient du grec, ὀξύς(oxus), « malin », « spirituel », et μωρός (moros), « stupide », « bêta » ; c’est une figure de style qui a l’air insensée, parce qu’elle allie deux référents incompatibles, mais qui recèle un sens imagé, frappant comme un trait d’esprit, superbe en poésie. Le soleil noir de Nerval est devenu un exemple canonique, et dans le genre romantique, c’est joli (cf : El Desdichado, Je suis le Ténébreux, – le Veuf, – l’Inconsolé,
Le Prince d’Aquitaine à la Tour abolie :
Ma seule Étoile est morte, – et mon luth constellé
Porte le Soleil noir de la Mélancolie.

Dans la nuit du Tombeau, Toi qui m’as consolé,
Rends-moi le Pausilippe et la mer d’Italie,
La fleur qui plaisait tant à mon cœur désolé,
Et la treille où le Pampre à la Rose s’allie.

Suis-je Amour ou Phébus ?… Lusignan ou Biron ?
Mon front est rouge encor du baiser de la Reine ;
J’ai rêvé dans la Grotte où nage la sirène…

Et j’ai deux fois vainqueur traversé l’Achéron :
Modulant tour à tour sur la lyre d’Orphée
Les soupirs de la Sainte et les cris de la Fée.

Hélas hélas, si le charme d’Adam est d’être à poil, celui de l’oxymore n’est certainement pas d’être politique.
Quand j'entends que Mme Kosciusko-Morizet est ministre des transports, dulogement, mais aussi de l'écologie et du développement durable du gouvernement Fillon sous présidence Sarkozy, je me sens mélancolique, et à la tour abolie : toute poésie mise à part, cela ne veut-il pas dire que le transport et le logement à long terme vont être piétinés par son ministère au nom de la production d’énergie nucléaire et de la spéculation immobilière inhérente au libéralisme de marché ?
De même, quand Eric Woerth a été nommé ministre du budget et de la fonction publique, ne s’est-il pas avéré que sa fonction consistait à sabrer la fonction publique pour réduire le budget, au nom de l'austérité public au profit de la dynamique libérale des initiatives privées? Budget et fonction publique étaient manifestement oxymoriques dans son titre.

Et là, à lire l'Histoire du XIXème siècle, je découvre que la démocratie libérale, comme je m'en doutais, c'est aussi un oxymore, qu'on vit dedans depuis longtemps (la fin de la 2e guerre mondiale), et que c'est aussi absurde qu'on le vit. La crise a bon dos, les citoyenNEs n'ont pas droit de cité dans cette organisation politique là. Que faire alors? Voter?pas seulement.Occuper et animer l'espace politique. Comme au Chili avant un certain 11 septembre (1973, hé!)

samedi 11 décembre 2010

Aculturation - Acculturation


Puisqu'on vous dit que l'orthographe a du sens!
la pesanteur est le contraire de l'apesanteur,
l'acculturation est la version optimiste de l'aculturation,
Les auteures se défendent bien d'être des auteurs,

comment ça le français est une langue sibylline?
Vous êtes sceptiques? Tant que vous n'êtes pas septiques, votre hypothèse n'est pas fosse.